Petite histoire, vieille nouvelle que j'ai apprise il y a quelques mois et qui me hante un peu depuis. Je voulais bloguer sur le sujet, mais je ne savais pas trop comment le faire sans paraître cruel. Enfin bref, pour faire une histoire courte, mes lecteurs se rappellent peut-être de ma bête noire du secondaire, un prof de religion sur lequel j'ai blogué
d'abord en 2008, puis
en 2011. C'était peut-être le pire prof que j'ai eu. Il n'était pas méchant, enfin pas beaucoup, mais c'était un catholique ignare, qui pouvait à peine enseigner le bêtisier de son catéchisme. C'est le seul prof qui m'ait mis à la porte d'un cours, quand même le petit dévôt que j'étais s'était mis à rire de lui tant je trouvais ses cours d'une vacuité abrutissante. Il était un brin démago, ce qui faisait qu'il était populaire chez les élèves. Il avait l'habitude de nous expliquer les paraboles et les miracles de la Bible avec des exemples contemporains "
dans ta réalité à toi". Les quatre évangélistes? Comme un show rock couvert par quatre journalistes an Centre Georges Vézina. Le doute de Saint Thomas? Comme ton cousin qui doute que matante Monique soit vraiment allée en Floride. Je n'invente rien. Des heures d'inepties. Et de mauvaises foi en plus: quand je l'avais corrigé sur une faute d'orthographe vraiment bête, il m'avait dit que je disais ça parce que j'aimais m'obstiner. Il était stupide et lâche. Relire
mon billet de 2011 à ce sujet. Je n'en décolère pas.
Et tout ça pour dire que j'ai récemment appris qu'il était décédé en 2002. À 55 ans, pas à bout d'âge. Et...? est-ce que je regrette ce que j'ai dit de lui et ce que je viens d'écrire plus haut? Même pas. Et c'est ce que je trouve tragique dans sa mort, c'est qu'en bout de ligne elle sera celle d'un mauvais prof qui a en enseignant une mauvaise matière et a contribué à l'atrophie du sens critique des élèves à qui il a enseigné. Il était sans doute un mari et un père aimant, mais on peut dire ça de n'importe qui. J'ai appris il y a plusieurs années, quelques mois après sa mort en fait (je vous raconterai un jour comment) que le malheur ne rend pas les gens meilleurs. Sa mort, sans doute tragique, ça n'a rien fait pour changer la démagogie et la bigoterie toute catholique de ses cours.