Sunday 17 June 2012

Réponse à un (vieux) commentaire

Je savais que je devais répondre à mes commentaires plus souvent (je l'ai mentionné ici). Il faudrait parfois que j'y consacre un billet, quasnd le commentaire est tardif. Peut-être parce que le commentaire en question était justement tardif (deux semaines environ après que j'aie écrit le billet), je n'ai pas répondu à son auteur, un certain Claude. Je vais le faire ici, en m'excusant du retard, parce que le relisant, j'ai été (re)piqué au vif.

Voici le billet original, pour la mise en contexte. J'y parlais de Marc Lépine, archevêque de Montréal et sinistre ensoutané. Je le qualifie de sinistre ensoutané, parce qu'il défend une vision de la morale (si on peut appeler ce genre de dévotion frileuse une morale) profondément répressive et hypocrite (parce qu'il n'ose pas trop faire étalage de son homophobie depuis qu'il est archevêque). Loulou se demandait qui écoutait ce genre de discours, à part des personnages âgées. Réponse de Claude le visiteur, tout d'abord ce vidéo, sur des jeunes dévôts. Puis son commentaire:

"Mgr Lépine est sans doute trop conservateur pour une majorité de Québécois et même de curés québécois, mais il représente autre chose que le simple "conservatisme" pour une minorité de croyants, certains très jeunes : l'appel d'un radicalisme spirituel. Bien entendu, c'est à contre-courant des valeurs de la société de consommation, qui se confond en Occident avec ce qu'on appelle "modernité". "

Ma réaction immédiate: quel ramassis de conneries. Ma réponse: Ce n'est pas la popularité de Lépine dans certains cercles jusqu'au-boutistes catholiques que je condamne, peu importe l'âge de ses admirateurs, c'est justement son radicalisme spirituel, qui est en fait de l'intégrisme. Votre mention sur la société de consommation est non sequitur: je ne le mentionne à aucun endroit dans mon billet et ce n'est pas ce qui est matière à controverse chez Marc Lépine, si jamais il s'oppose au consumérisme. (Parenthèse à ce propos: c'est foutrement ironique de s'opposer au consumérisme quand on est de l'Église catholique et qu'on fait depuis deux millénaires le commerce des miracles et de la foi). La vision qu'il a de l'homosexualité ou de la sexualité tout court est profondément tarée, dans le cas de l'homosexualité son homophobie est doublée de superstition, voire même charlatanisme: il a permis des conférences sur le sujet dont il devrait répondre publiquement. S'il croit que l'homosexualité est une maladie ou une possession, qu'il présente les preuves qu'il a. S'il croit que les contraceptifs sont contraires à une sexualité saine, qu'il en fasse la démonstration objective. Bien sûr, il ne le peut pas, parce que rien dans ses croyances ou ses opinions n'est fondé sur des faits ou des preuves, que ce soit la divinité de Jésus ou même l'existence de Dieu. Et que, comme bien des bigots, il confond dévotion et obéissance à des dogmes avec la morale.

2 comments:

Louise said...

J'ai commenté directement sur le billet original. Ce sujet est sensible et, d'une manière étonnante, toujours d’actualité. Vraiment, c’la me surprend.

Guillaume said...

Ca me désole plus que ça me surprend, que des intégristes aient ainsi des partisans.