Le sandwich à la crème glacée gentrifié

Petit billet de gastronomie estivale, doublé de nostalgie. Nous sommes le temps de la crème glacée et qui dit crème glacée dit sandwiches à la crème glacée. Vous en mangez encore, vous? Je me rappelle que c'était, avec le sundae, l'un de mes desserts glacés préférés quand j'étais enfant. C'était un truc souvent collant, enfin la tranche du sandwich, un biscuit au chocolat, était mou, collant et il me restait sur les doigts. On va se dire les choses franchement: c'était un dessert cheap. Mais c'était bon! Et puis je me rappelle qu'il y en a eu de meilleure qualité quand j'étais plus vieux, qui ne collaient pas autant aux doigts, tout aussi bons, mais ils avaient perdu un certain charme désuet. La dernière fois que je me rappelle avoir mangé des sandwiches glacés, c'était en 2000. Ca date. Je m'en rappelle parce que mon petit cousin de quatre ans alors s'était bourré la fraise desdits sandwiches pas longtemps avant souper lors d'un séjour chez nous. Ma mère l'a gâté pas mal plus qu'elle l'a fait avec ses propres enfants, quand on avait son âge.

Alors et enfin bref, je suis tombé sur un article de La Presse/Le Soleil en ligne titré Fondre pour le sandwich glacé. On y apprend qu'il s'est sophistiqué et en fait passablement gentrifié. Et je ne suis pas certain que ce soit une fabuleuse idée. Parce que pour moi, un sandwich glacé c'est un dessert simple, voire un peu bête, donc complètement dénué de snobisme. Et donc le grans sparage pour transformer ce dessert bête en un truc haut de gamme, je trouve ça un peu contre nature. Bon, cela dit, je suis gourmand et j'ai une dent sucrée, alors je ne bouderai pas mon plaisir si jamais j'ai l'occasion de manger un sandwich au gelato italien, ou peu importe comment il sera réinventé lors de sa gentrification. Mais j'en achèterais bien un dans un dépanneur, là, que je mangerais avec autant de plaisir.