Tuesday 6 March 2012

Chronique sur la civilisation montréalaise

J'ai pensé à écrire ce billet sur Montréal, sur sa nature profonde à travers ses petites particularités, ses côtés agréables et moins agréables, essayer de l'observer comme une entité. Montréal n'est pas (n'est plus) une Rome, elle l'était peut-être du temps de son passé catholique, dans les années 30-50.  Elle a la décadence permanente, en fait, à cause de la sauvagerie de ses partisans du CH lorsqu'ils boivent trop, à cause du piètre état de ses routes et ses infrastructures, à cause de l'impotence de son maire. Je pense parfois qu'elle est un peu Sodome et Gomorrhe, à cause de sa corruption et de son milieu criminel.

Montréal n'est pas laide partout, mais elle est laide souvent. Et le laid se mélange souvent avec le beau, à preuve cette photo à droite: le dépanneur mal fagoté (pourtant si pratique, surtout que maintenant le choix de bières même dans les dépanneurs modestes est toujours honorable, je le sais, j'en ai acheté à celui-ci en particulier) est situé au bas d'un édifice tout ce qu'il y a de plus cossu. Il y a de la laideur partout à Montréal: le trajet en taxi de/vers l'aéroport de Dorval est de loin le trajet le plus laid que l'on peut faire pour se rendre ou quitter un aéroport.

Quand un touriste parle de Montréal, il parle souvent de la joie de vivre, de cette ville française en terre d'Amérique, de ce côté latin ou européen que la ville aurait. Montréal est pourtant très peu européenne. Trop neuve, le vieux se mélangeant trop mal avec le nouveau. En fait, je crois que c'est le vieux qui vieillit mieux à Montréal: les édifices comme celui de la photo. Ce sont les trucs que l'on voulait modernes qui sont laids, ou qui le deviennent vite, qui montrent vite leur âge. En fait, Montréal s'est mal adaptée à la modernité. Peut-être que nous avons une qualité de vie différente des autres nords-américains, que nous sommes plus épicuriens, je ne sais pas. Mais Montréal français? De langue, sans doute, quoique de moins en moins à certains endroits (les HEC par exemple). De mentalité? L'hiver que nous avons n'est pas français. C'est la métropole du Québec, mais elle n'a pas le snobisme de Paris, en fait Montréal est plutôt complexée, à tous les niveaux.

Bon, ce billet se transforme vite en article encyclopédique, alors je le termine maintenant. Prière de commenter en détails, dites-moi si je débite des clichés, des faussetés ou si j'ai raison.

3 comments:

PJ said...

L'avant-dernière fois que je suis allé à Montréal, je me suis rappelé à quel point son centre-ville est moche, mais moche. Et pas le moindre restaurant semi-décent ouvert à l'heure des Français pour manger un mercredi soir. J'ai dû me contenter de Burger King. M'enfin, en même temps, pouvoir marcher deux pas pour trouver du vrai pain et du vrai fromage, et de la vraie bière, ça n'a pas de prix.

Et, même si ce n'est pas la Scandinavie, mettons que les filles à Montréal ne sont pas moches en général...

Cynthia said...

Je ne trouve pas Montréal moche dans ses quartiers centraux (Anjou c'est vraiment moche!), par exemple sur la rue Ste-Catherine, si tu ignores le clinquant et la vulgarité des enseignes, il y a des bâtiments superbes, plein de petits détails.

Montréal manque surtout d'amour et de politiciens compétents (non-corrompus de préférence!)

Louise said...

Tu as raison Guillaume, y a un manque de fierté chez certains propriétaires, habitants, décideurs. J'étais toute petite mais je me souviens de l'envie de nouveau, de modernisme qui était palpable durant les années soixantes. L'expo a été incroyable mais a fait en sorte qu'ici comme ailleurs au Québec, on souhaitait caché ce qui paraissait vieux, folklorique. Avant que les granoles récupèrent nos atouts, d'autres ont caché les pierres des champs, bardé les détails architecturaux, retiré les vitraux... On est gênés d'être qui ont est, d'en être fier.