Thursday 18 February 2010

Les dévôts québécois

Je viens de lire ce texte d'opinion d'un certain Serge Gagnon, historien retraité. Après l'étiquette de croisé, voilà que j'aurais celle de communiste, voire de soviétique. Ridicule. Je n'ai rarement lu pire texte, pompeux à souhait, puant de malhonnêteté intellectuelle et d'amalgames douteux. Ainsi donc, le Québec serait un noeud de vipères athées d'obédience crypto-marxiste. Je me roulerais par terre si ce n'était pas aussi profondément odieux comme accusation. Encore heureux qu'il ait fait mention des fous de Dieu américains et russes... mais ignore sciemment que le Ground Zero auquel il compare l'incroyance québécoise a été provoqué par des fanatiques religieux.

Non, monsieur Gagnon, il ne s'agit pas d'interdire la foi, quelle qu'elle soit, simplement il y a des gens comme moi qui aimeraient qu'une société laïque, qui a divorcé de la foi catholique parce que l'Église exerçait un pouvoir répressif sur ses fidèles (et les autres), n'en fasse plus la promotion par ses institutions, surtout pas l'école. Et lorsque la foi, peu importe sa forme, entre en conflit avec les valeurs laïques de la société québécoise (cela dit, ça peut s'appliquer à toutes les sociétés occidentales), alors elle ne devrait pas être accommodée. Voilà, c'est aussi simple que ça. Qui plus est, être croyant ne devrait pas garantir l'impunité face aux questions et aux critiques. Après tout, le fardeau de la preuve quant à l'existence de Dieu réside dans le camp des fidèles. Je ne m'attendais pas à ce que l'universitaire à la retraite essaie d'en faire l'argument, mais se draper dans le manteau du martyr ne donne pas plus de poids aux prétentions du croyant qu'il est.

Je ne pouvais pas passer sous silence, même si je le voulais, la récente sortie de Lucien Bouchard. Selon Michel David, elle est en partie motivée par le catholicisme profond de Bouchard. Catholicisme suffisamment austère et anachronique pour le qualifier de janséniste. Ca m'attriste beaucoup. J'ai eu du respect, voire de l'admiration, pour Lucien Bouchard, qui a été un excellent premier ministre. Cela dit, même quand je l'admirais, je trouvais que sa foi était un trait déplorable de sa personnalité. Maintenant, c'est carrément désagréable.

Bon, les dévôts québécois semblent se porter à ravir. Comme quoi on n'arrive pas à divorcer de sa bondieuserie, quand elle est si profondément ancrée dans sa culture. Déprimant. Je blogue sur un sujet plus léger la prochaine fois, promis.

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