Thursday 17 July 2008

Je ne suis pas toujours nostalgique

Bon, il fait gris et je m'ennuie, alors autant bloguer. J'écris beaucoup de billets profonds en anglais ces temps-ci, mais que ceux en français sont un peu triviaux. J'ai aussi beaucoup de billets nostalgiques où je parle de mon enfance ou de là d'où je viens (le Québec, le Saguenay, Chicoutimi). À vous faire croire que je suis fleur bleue. Enfin, non pas exactement, car à part ma famille et certains amis, pas beaucoup de gens lisent mon blogue, enfin je n'ai pas de lecteurs assidus. Mais si un lecteur s'aventurait par hasard ici, il croirait que j'ai la tête perdue dans une enfance que le souvenir rend idyllique. Or pas vraiment, enfin pas tout le temps. Il y a bien des choses que je déteste de mon enfance et mon adolescence. Bien que je suivais avec enthousiasme les cours de catéchèse quand j'étais tout jeune ("quand j'étais un enfant catholique vivant au moyen âge" pour citer Anthony Burgess), la mièvrerie desdits cours (Dieu qu'ils étaient parfois débiles légers) ont déclenché une longue mais constante perte de foi, de mes onze ans jusqu'à la fin de l'adolescence. Je n'ai été mis à la porte d'un seul cours de toute ma vie, et c'était un cours de religion (en secondaire 2). Je ne cherche pas à justifier l'effronterie de l'adolescent que j'étais sous couvert de doute théologique, mais l'enseignant était d'une médiocrité aberrante (il y en avait pleins comme ça, dans diverses matières). Bref, je ne me plains pas qu'au Québec on ait jeté la foi aux orties, pour ce qu'on en faisait dans le système d'éducation... Je ne m'ennuie pas de cela et je ne suis pas fier du petit dévôt que j'étais à six ou huit ans.

Parlant d'écoles secondaires et de secondaire deux, nous avions à l'époque (je crois que ça existe encore) des cours d'économie familiale, un truc particulièrement pénible où l'on apprenait à faire de la couture, de la cuisine (et à utiliser "un peu de Hertel Plus" pour nettoyer le comptoir), à agencer les couleurs dans une maison (je vous jure), bref c'était un cours absiolument infect où l'on apprenait bien des choses utiles, mais qu'on aurait très bien pu apprendre ailleurs au lieu de voler un temps précieux à des matières comme l'Histoire, le français (dépourvu de littérature, ce qui est un scandale), les mathématiques (je les détestais), enfin bref ces matières essentielles qui devraient être la priorité de l'école. Mais bon, il semblait à l'époque primordial de nous enseigner que les lignes horizontales sur les murs, ça donne l'impression que la pièce est plus grande et que la pyramide des besoins c'est bien intelligent. L'éco fam, comme on disait, c'était en fait un cours de matantes. J'ai eu deux profs d'économie familiale. La deuxième était madame Hertel Plus. La première est disparue après deux ou trois semaines, de maladie ou de burnout (et pourtant on était sages). C'était une matante petite-bourgeoise (les deux expressions sont-elles synonymes?) typique, elle enseignait depuis l'âge de 16 ans (brillant, on avait des enseignants à peine plus éduqués que nous!), elle ne parlait que de la pyramide des besoin de Maslow, d'à quel point elle aimait sa job (ça aurait été bien qu'elle enseigne un peu) et elle joualait suffisamment pour horrifier le Frère Untel (ce que le clergé nous a donné n'était pas toujours si mal). Une souvenir impérissable d'elle (le seul, en fait): elle mentionnait à tout bout de champ le "processus gession" (elle le prononçait comme je viens de l'écrire). Le pire, c'est que je ne crois pas que ces enseignantes étaient mal intentionnées, simplement elle enseignaient une matière qui n'avait pas sa place à l'école et n'avaient pas les connaissances pour enseigner autre chose. Mais il est arrivé pire à mon petit frère: on l'a noté sur le bricolage d'une boîte à chaussures transformée en chambre idéale. Je vous jure.

2 comments:

Jazz said...

Tu me rappelles ma jeunesse là...

Les cours de religion du secondaire ont achevé de tuer le peu de foi qui me restait, et, comme toi, le seul cours d'ou je me sois fait sortir était un cours de religion - j'ai osé dire qu'en fait l'islam n'adorait pas des idoles vu qu'on ne peut y représent Allah d'aucune façon, mais que nous avec notre crucifix au dessus de l'autel... ben... et ouste. "Dehors Mademoiselle!!" (d'un ton absolument hystérique bien entendu). Quelle étroitesse d'esprit désolante...

Pour ce qui est des cours d'économie familiale. Je me rappelle une jupe portefeuille d'une laideur à faire peur. J'y ai perdu l'envie de coudre à tout jamais!

Guillaume said...

Techniquement, le crucifix n'est pas de l'idolâtrie (puisque ce n'est pas l'image du Christ qui est adorée mais ce qu'elle représente, la ligne est mince je sais), mais je vois ce que tu veux dire. L'ennui, c'est que les enseignants devraient questionner les dogmes, pas les transmettre aveuglément. Je ne sais pas comment c'est maintenant que l'on a déconfessionnalisé l'école, mais ça peut difficilement être pire que "dans mon temps".