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Thursday, 4 August 2011

De foie trempé

Ce titre de billet n'est pas fautif (ce n'est pas une coquille) mais un jeu de mots facile. Je méprise profondément l'Ô Canada et tout son catholicisme de carnaval. En fait, c'est ce que je déteste le plus dans l'hymne national: dans sa version originale c'est une cochonnerie catholique imbuvable. Le frère Untel l'avait donné en dictée et les fautes l'avaient fait rugir. On retrouve "de foie trempé" dans son bouquin. J'ai pensé reproduire cette faute ici comme titre, dans un contexte où elle ne serait pas fautive.

Alors voici le contexte, lequel est aussi un peu le sujet de ce billet: depuis mon arrivée ici je m'imbibe modérément mais régulièrement de cidre et de bière. Alors je suis de foie trempé. Qu'est-ce qu'on se dilate la rate, pour demeurer dans l'anatomie. Le frère Untel n'approuverait pas, mais je trouve que "de foie trempé" est beaucoup mieux que "de foi trempée." Alors je suggère qu'on l'adopte.

Saturday, 19 July 2008

Am I a cultural Catholic?

Because I recently quoted two priests on this blog, here and here (and because I always had ambivalent feelings about Jean-Paul Desbiens, great mind but often incredibly doctrinal), it made me wonder about my relation with my former faith. Am I a lapsed Catholic after all, as I mentioned in one of my earliest entries? Maybe the term cultural Catholic would fit me better. According to wikipedia "A cultural Catholic is an individual who belongs to the Roman Catholic Church but observes the religion's practices as a cultural tradition rather than a spiritual exercise. Cultural Catholics may not fully understand the theology that informs the religion's rituals, or may reject part or most of the theology as outdated or irrelevant to modern life. Cultural Catholics may attend Mass less than several times a year, or may not practice their religion at all, but still regard their association with the Catholic Church as a defining aspect of their identity."

That sure sounds like me. After all, I now quote two Catholic priests and consider them examples of what Québec's culture did best. It is no doubt that my country was shaped by Catholicism and so was my mind, to some extend. But then again, there is the essential question of faith: I do not believe in God and I am not planning to do so. The creed I repeat at mass when I do go to mass (and it hasn't happened in years) has beautiful but ultimately empty words, the Host does not become Flesh and the water of Baptism had no spiritual effect on me (a priest would of course utterly disagree with that). I can be deeply moved by Félix-Antoine Savard's prose in his Menaud, because they expresses such a profound and sincere love for Québec, but I see nowhere in the real world this God that inspired Savard so much. Therefore I should still consider myself a lapsed Catholic, maybe even an apostate.

Friday, 18 July 2008

Citons le Frère Untel...

...parce que je ne cite pas assez de Québécois sur ce blogue. On peut trouver Les Insolences du Frère Untel en format PDF et Word ici. Un jour, j'espère écrire un billet sur le personnage et son oeuvre, tous deux fascinants. Mais contentons-nous d'une citation pour le moment (qui pourrait s'appliquer au monde du blogue):

"Il est bien entendu que j'ai surmonté une fois pour toutes la tentation du perfectionisme. Le perfectionisme consiste à préférer le néant à l'imperfection ; c'est un autre nom de l'angélisme. On n'a jamais les mains sales quand on n'a pas de mains. Disons encore que j'accepte lucidement de faire du provisoire. Mes textes ne sont pas des devoirs d'académiciens ; mes textes sont des actions. Et toute action est plus ou moins sale : toute action est désespérante."



Thursday, 17 July 2008

Je ne suis pas toujours nostalgique

Bon, il fait gris et je m'ennuie, alors autant bloguer. J'écris beaucoup de billets profonds en anglais ces temps-ci, mais que ceux en français sont un peu triviaux. J'ai aussi beaucoup de billets nostalgiques où je parle de mon enfance ou de là d'où je viens (le Québec, le Saguenay, Chicoutimi). À vous faire croire que je suis fleur bleue. Enfin, non pas exactement, car à part ma famille et certains amis, pas beaucoup de gens lisent mon blogue, enfin je n'ai pas de lecteurs assidus. Mais si un lecteur s'aventurait par hasard ici, il croirait que j'ai la tête perdue dans une enfance que le souvenir rend idyllique. Or pas vraiment, enfin pas tout le temps. Il y a bien des choses que je déteste de mon enfance et mon adolescence. Bien que je suivais avec enthousiasme les cours de catéchèse quand j'étais tout jeune ("quand j'étais un enfant catholique vivant au moyen âge" pour citer Anthony Burgess), la mièvrerie desdits cours (Dieu qu'ils étaient parfois débiles légers) ont déclenché une longue mais constante perte de foi, de mes onze ans jusqu'à la fin de l'adolescence. Je n'ai été mis à la porte d'un seul cours de toute ma vie, et c'était un cours de religion (en secondaire 2). Je ne cherche pas à justifier l'effronterie de l'adolescent que j'étais sous couvert de doute théologique, mais l'enseignant était d'une médiocrité aberrante (il y en avait pleins comme ça, dans diverses matières). Bref, je ne me plains pas qu'au Québec on ait jeté la foi aux orties, pour ce qu'on en faisait dans le système d'éducation... Je ne m'ennuie pas de cela et je ne suis pas fier du petit dévôt que j'étais à six ou huit ans.

Parlant d'écoles secondaires et de secondaire deux, nous avions à l'époque (je crois que ça existe encore) des cours d'économie familiale, un truc particulièrement pénible où l'on apprenait à faire de la couture, de la cuisine (et à utiliser "un peu de Hertel Plus" pour nettoyer le comptoir), à agencer les couleurs dans une maison (je vous jure), bref c'était un cours absiolument infect où l'on apprenait bien des choses utiles, mais qu'on aurait très bien pu apprendre ailleurs au lieu de voler un temps précieux à des matières comme l'Histoire, le français (dépourvu de littérature, ce qui est un scandale), les mathématiques (je les détestais), enfin bref ces matières essentielles qui devraient être la priorité de l'école. Mais bon, il semblait à l'époque primordial de nous enseigner que les lignes horizontales sur les murs, ça donne l'impression que la pièce est plus grande et que la pyramide des besoins c'est bien intelligent. L'éco fam, comme on disait, c'était en fait un cours de matantes. J'ai eu deux profs d'économie familiale. La deuxième était madame Hertel Plus. La première est disparue après deux ou trois semaines, de maladie ou de burnout (et pourtant on était sages). C'était une matante petite-bourgeoise (les deux expressions sont-elles synonymes?) typique, elle enseignait depuis l'âge de 16 ans (brillant, on avait des enseignants à peine plus éduqués que nous!), elle ne parlait que de la pyramide des besoin de Maslow, d'à quel point elle aimait sa job (ça aurait été bien qu'elle enseigne un peu) et elle joualait suffisamment pour horrifier le Frère Untel (ce que le clergé nous a donné n'était pas toujours si mal). Une souvenir impérissable d'elle (le seul, en fait): elle mentionnait à tout bout de champ le "processus gession" (elle le prononçait comme je viens de l'écrire). Le pire, c'est que je ne crois pas que ces enseignantes étaient mal intentionnées, simplement elle enseignaient une matière qui n'avait pas sa place à l'école et n'avaient pas les connaissances pour enseigner autre chose. Mais il est arrivé pire à mon petit frère: on l'a noté sur le bricolage d'une boîte à chaussures transformée en chambre idéale. Je vous jure.