Tuesday 22 July 2008

Citons Ian Fleming...en français

Je m'étais promis de ne plus revenir sur l'affaire Paul McCartney et le 400e, mais un texte d'opinion dans La Presse m'a fait bondir. Je viens de lire ce torchon pédant (y' a pas d'autre mot) de Daniel Laprès, sorte de ramassi de clichés, de vagues accusations contre les méchants nationalistes qui ont osé critiquer la présence de Sir Paul et de citations. Oh qu'il cite, Daniel Laprès! Ah pour ça, il sait citer, Saint-Denys-Garneau, il le cite en long et en large. Après avoir cité, accusé, cliché, il ne reste plus grand temps pour construire un argument digne de ce nom. Oui, certaines des interventions contre la présence de Macca n'étaient pas brillantes, mais ça ne veut pas dire qu'elles étaient fautives sur le fond. Enfin, j'ai déjà donné, j'aimerais bien argumenter un peu plus mais ma femme risque de s'impatienter, alors je vais me contenter de citer un Anglais (citation pour citation, celle-ci en vaut une autre). C'est tiré de Casino Royale, le roman d'Ian Fleming, qui fait dire à James Bond, en français if you please, cette délicieuse phrase: "N'enculons pas les mouches". L'affaire était anecdotique, et n'essayons pas de se donner trop d'importance en la commentant. Ce n'est pas une affaire d'État et on a le droit de trouver la présence de McCartney à Québec incongrue sans se faire accuser d'être des apôtres de Lionel Groulx. N'enculons donc pas les mouches.

5 comments:

Anonymous said...

T'es dans le champ... de bataille... mon ami. Au lieu de lancer des insultes gratuites qui ne démontrent rien du tout contre le gars qui a écrit cet article, tu devrais argumenter comme tu dis mais ce que tu ne fais pas, justement. On dirait qu'y t'a piqué au vif, en tout cas. Moi je pense que la gang d'ignares qui a gueulé contre McCarthy ce sont des esprits fermés. Concernant Groulx, oublie pas non plus que Falardeau, l'un des gueulards, l'admire et dit s'inspirer de lui. Puis les citations de Saint-Denys Garneau, je les trouve tellement intéressantes que je me suis acheté le livre de son Journal aujourd'hui. Tu aurais intérêt toi aussi à lire au complet ce passage de son journal.

Des fois, c'est bon de lire autre chose que du grimpage de rideaux.

Anonymous said...

Tiens, un autre article qui va te piquer au vif :

http://www.cyberpresse.ca/article/20080722/CPSOLEIL/80721105/7220/CPSOLEIL

Pierre-Yves

Guillaume said...

Pourquoi est-ce que je me doutais que ce billet allait faire réagir? Juste quand je voulais fermer la ligne en ce qui concerne ce blogue. Vois-tu Jean-Yves, les procès d'intention me piquent au vif en général. Il y a des esprits fermés qui ont gueulés contre la présence de McCartney, mais il n'y avait pas qu'eux. À moins que Patrick Lagacé ne soit un disciple de Lionel Groulx aussi? Et Michel Vastel? Ce n'est pas que parce que Macca est un dieu vivant du rock qu'il faut nécessairement l'inviter à la célébration d'une ville à laquelle il n'a jamais été associé, ni sentimentalement ni autrement, et que ceux qui se posent des questions sur sa présence sont de dangereux isolationistes. Le texte de Laprès était rempli d'attaques ad hominem et n'avait pour tout argument des citations en long et en large de Saint-Denys-Garneau (qu'il m'est arrivé de lire, en passant), ce qui ne prouve rien sauf que Saint-Denys-Garneau n'était pas nationaliste. Mais ce n'est pas un problème de nationalisme, alors j'en reviens avec le fond de mon propos: n'enculons pas les mouches.

Je trouve par ailleurs ironique que l'on ait défendu Macca de manière aussi hystérique alors qu'on ne se gêne pas pour le critiquer à Liverpool. Un Scouser qui lit ce blogue a même parlé de Mccartney en des termes beaucoup plus durs que ceux entendus au Québec. Et c'était aussi pour dénoncer l'hystérie des propos de Laprès que j'ai écrit ce billet. Autrement dit: les critiques contre Macca n'étaient pas toutes le lot de vilains nationaleux isolationistes disciples de Lionel Groulx, faut pas voir le mal partout, donc n'enculons pas les mouches. À la fin, c'est juste un concert bordel.

Anonymous said...

Franchement, tu veux bien voir juste ce qui ne dérange pas ton opinion.

Ceux qui ont gueulé le plus fort contre le show de McCartney ce sont juste des nationalistes revanchards, à moins que tu essaies de me faire accroire que Falardeau n'en est pas un ? Bonne chance, mon ami.

Tu me parles de Patrick Lagacé que je trouve la plupart du temps insignifiant et qui l'a encore une fois été sur cette question comme il l'est sur bien d'autres. Des références comme ça je m'en passe. Michel Vastel, lui, est un défenseur de Groulx avoué. Le pire, c'est que j'ai lu plusieurs de ses livres, c'est rempli d'erreurs factuelles assez sérieuses, donc le gars est pas crédible pour moi. Il y a sûrement d'autres gens qui ont une pensée pas mal plus articulée (ce qui n'est pas difficile) et que tu pourrais me référer, je serais bien content le les lire.

Tu dis que le gars qui a écrit l'article fait des attaques ad hominem. Ça veut donc dire qu'il nomme des gens. Qui ? J'en ai pas vu un seul. Il parle d'une tendance, celle au conformisme dans les milieux artistiques. Je travaille dans les milieux artistiques et laisse-moi te dire que c'est vrai. Beaucoup d'artistes se ferment la gueule ou, pire encore, se sentent obligés de brandir le drapeau à l'occasion, soit pour ne pas perdre un contrat, soit pour en avoir. Après, les nationalistes parlent de libérer le Québec : mon oeil.

Encore une fois tu n'as rien répondu sur le fond de l'article et celui qui fait de l'hystérie, désolé, mais c'est toi, qui grimpe dans les rideaux en faisant, toi, des attaques ad hominem contre l'auteur. Répond-donc si tu peux à ce que l'auteur dit sur le fait que la culture n'est pas compatible avec le nationalisme. Son point, c'est ça. Et je ne t'ai pas lu là-dessus.

Moi je ne suis pas séparatiste ni fédéraliste, les drapeaux je m'en contrecrisse. J'ai juste une vie à vivre et je la vivrai certainement pas dans une chapelle qui impose une pensée. Mais je suis pas mal tanné des nationalistes qui déchirent leur chemise dès que quelqu'un montre que le roi est nu et qui ne répondent pas autre chose que des attaques ad hominem.

Tant mieux si tu as lu Saint-Denys Garneau. En tout cas moi j'aime ce que je lis dans ce livre et que l'article de La Presse m'a incité à trouver.

Sur le concert de McCartney, les nationalistes qui l'ont dénoncé ne l'ont pas fait pour des raisons artistiques. Aussi si les organisateurs du 400ème de Québec ont décidé de l'inviter, et aussi si des québécois sont accourus en grand nombre au show, il faut respecter ça aussi. Les nationalistes veulent forcer les gens à penser de leur façon, à aimer ce qu'eux aiment, c'est évident là-dedans, encore une fois.

Jean-Yves

Guillaume said...

Écoute (je peux te tutoyer, tu y vas allègrement avec moi), tu n'es pas obligé de lire ce blogue s'il te fait faire des crises d'apoplexie (et je ne te force ni à le lire, ni à le commenter). Pas plus Lagacé (que Falardeau déteste, soit dit en passant) que Vastel ne sont ce que je peux appeler des nationalistes revanchards, je ne les considère même pas comme nationalistes. Une attaque ad hominem est une attaque qui fait appel à une caractéristique, réelle ou inventée, de son adversaire. C'est exactement ce que fait Laprès en présumant que ceux qui ont critiqué Macca l'ont fait parce que méchants nationaleux séparatisses revanchards, disciples de Groulx, etc. C'est aussi ce que tu fais aussi présentement. Quant à la valeur artistique de l'ancien Beatle, ce n'est pas pour ça que McCartney a été critiqué (well, duh!). C'est un grand artiste, une bête de scène d'une redoutable efficacité, il n'y a rien à redire là dessus. Un grand artiste, dis-je, qui n'a cependant jamais rien connu à Québec ou au Québec et qui est resté dans la capitale nationale deux jours, le temps d'un concert. Tant mieux si ça a fait de l'argent. Mais quand même, on a bien le droit de se demander s'il avait quoi que ce soit avec la célébration d'une ville qu'il ne connaissait ni d'Ève ni d'Adam et s'il savait où il était. Maintenant, sortir Lionel Groulx des boules à mites pour tout contre argument, c'est aussi grossier que grotesque.

Calme-toi avant de commenter sur mon blogue, et essaie de contenir le commentaire en deça de la longueur d'un roman-fleuve, c'est lassant. Pour ce qui est du reste, n'enculons pas les mouches.