"Je meurs de soif auprès de la fontaine"

Au mariage de nos amis, en fin de semaine, il y avait une fontaine sur le site qui a beaucoup impressionné Wolfie. Je ne sais pas trop pourquoi, mais il a insisté pour que je la prenne en photo. Pas lui avec la fontaine, mais la fontaine elle-même. Et à chaque fois que je vois une fontaine, je pense au vers ouvrant la ballade du concours de Blois. Étant médiéviste de formation, ça me reste en tête, même si ce n'était pas ma spécialité. J'ai essayé de l'expliquer à petit loup, sans succès.

Je meurs de soif auprès de la fontaine

Pardon, il fallait que je la dise encore celle-là, même si j'ai déjà utilisé le fameux début de la ballade du concours de Blois pour ce billet. Il n'y a pas de raison, je ne suis pas déshydraté ni près d'une fontaine. Simplement, j'ai pris quelques photos de fontaine lors de notre visite dans ce parc sur lequel j'ai déjà blogué. Il y avait un canard qui se baignait ou s'abreuvait dedans, pas farouche du tout (je crois qu'on aurait pu le caresser si on avait osé). Je tenais simplement à publier cette photo et je cherchais un titre qui va avec. Le premier vers de la fameuse ballade m'est venu naturellement.

Je meurs de soif auprès de la fontaine

La situation n'est pas aussi dramatique que le titre de ce billet ne l'indique, mais je suis dans une situation passablement frustrante et cela concerne la soif, mais pas de l'eau. Je bois bien assez d'eau comme ça, prière de ne pas s'inquiéter. Donc, je suis bien hydraté. Cela dit, étant amateur de bière, disons que l'eau, pour reprendre une phrase d'Alambic Talon dans cet album, est aquatique. Parfois, j'aime boire autre chose. Or, je suis enrhumé, alors je ne peux boire d'alcool à moins que je ne désire me brasser un cocktail indigeste avec ma médication. Médication qui est très faible, mais quand même. J'ai souffert d'un ulcère il y a quelques années, j'essaie donc d'être prudent. C'est l'âge.

Oui, je sais, j'ai utilisé comme le même titre que le concours de Blois. Je ne suis pas poète, même médiocre, encore moins un écrivain de la qualité de Charles d'Orléans ou François Villon, mais j'ai c'est un trop bon titre pour ne pas l'utiliser au moins une fois à ses propres fins.

Mélancolie

"En verrai ge jamais la fin
De voz oeuvres, Melancolie?
Quant au soir de vous me deslie
Vous me ratachez au matin"
Rondeaux, Charles d'Orléans

Je n'admire pas Charles d'Orléans autant que François Villon, mais j'aime quand même beaucoup son oeuvre. Les poètes du Moyen Âge savaient exprimer mieux qu'aucun de leurs successeurs la mélancolie. Je ne suis pas tout à fait mélancolique, mais dans cette période avant les Fêtes, quand la neige n'apparaît pas, qu'il ne fait pas tout à fait assez froid pour me tenir alerte et que novembre ressemble toujours trop à novembre, je m'ennuie un peu. Cela dit, ma femme et moi allons faire du magasinage pour les Fêtes cet après-midi et il y a déjà des lumières de Noël, alors je crois que je vais me guérir de ce sentiment lancinant, qui, puisqu'il ne m'inspire pas autant que les poètes que j'admire, m'est un peu inutile.