Wednesday, 24 June 2020

Je me souviens...


Nous sommes le 24 juin, la Saint-Jean-Baptiste, aussi incidemment la Fête nationale du Québec, que je fête en expatrié depuis 2007. La dernière fois que je l'ai fêtée au pays, c'était en 2006, et nous étions allés (ma famille et moi) au mariage d'un ami d'enfance, alors nous avions un peu moins célébré le Québec cette année-là, forcément. J'étais allé prendre un verre au centre-ville de Chicoutimi, c'était vide partout. Je crois qu'on fêtait encore à l'époque dans les arrière-cours, je me rappelle d'ailleurs la veille de ce 24 juin 2006, que des voisins faisaient un barbecue et nous avaient invités à prendre une bière lorsqu'on faisait une promenade du soir. Des gens que l'on ne connaissait pas, de notre génération ou à peu près, arrivés dans la rue des années après que mes frères et moi aient quittés pour Montréal. J'avais accepté leur invitation, pris une bière ou deux et piqué une jasette, un peu parce que j'aimais bien le geste convivial, un peu parce que je savais que ça serait sans doute ma dernière Saint-Jean au pays et autant jouer sa québécitude à fond.

Je me souviens bien entendu d'autres Saint-Jean, celles de mon enfance, celles de mon adolescence surtout, dans les années 90, qui étaient toutes animées d'une fièvre nationaliste contagieuse, et dont je m'ennuie énormément. Pas tant des célébrations, surtout vécues à travers l'écran de télévision, que de l'atmosphère, l'enthousiasme, l'énergie que l'on avait tous au moins un peu à l'époque. Je me souviens aussi de celle où j'étais allé au Vieux Port voir Claude Léveillée avec un ami, rien que pour l'entendre chanter Frédéric. Je me souviens des fêtes que mes parents organisaient, avec la famille et les amis, où on finissait tous un peu beurrés. Je me souviens d'une Saint-Jean en particulier, celle de mes 18 ans, donc 1995 (année importante dans l'histoire du Québec s'il en fût une), où tous les hommes en âge de boire, mon père, mon parrain, moi, s'étaient ramassés paquetés à la fin de la soirée, ce qui avait beaucoup embarrassé ma mère. Mais bon, à défaut d'être des célébrations grandioses, nous avions l'esprit à la fête et nous fêtions en bonne compagnie. On me pardonnera d'être nostalgique un jour qui encourage la nostalgie.

Donc, je me souviens. Je ne sais pas si je vais bloguer à nouveau avant demain, mais je ne pouvais pas bloguer sur la Saint-Jean sans partager de la musique québécoise, voici donc notre hymne national, chanté l'année après sa création:

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