"Vous savez, on peut mêler l'histoire de la criminalité à celle de la
peinture. Au début, on peignait comme on tue, à main tue. L'art brut, on
pourrait dire... L'instinct avant la technique. Ensuite est intervenu
l'outil, le bâton, le pinceau. Un beau jour, on s'est mis à peindre au
couteau. Regardez le travail d'un Jack l'Éventreur... Et puis on a
inventé le pistolet. Peindre au pistolet apportait quelque chose de
définitif et radical. Et maintenant, à l'ère terroriste, on peint à la
bombe, dans la ville, dans le métro. Le graffiti anonyme qui saute au
coin de la rue..."
Trois carrés rouges sur fond noir, Tonino Benacquista
Je suis en train de lire un roman de Benacquista, l'un de mes auteurs de polars français préférés. Ce que je lis en ce moment de lui est Les morsures de l'aube (dont on a fait un film), mais c'est Trois carrés que je voulais citer ici depuis longtemps, cette citation qui débute ce billet. En fait, je crois qu'elle suffit en elle-même et que de la commenter serait superflu. Il est fort, Benacquista. Suis-je le seul à penser que les analogies faites ici entre l'art et le crime sont brillantes? Elles sont également prophétiques.
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