Ainsi que promis dans ce billet, je parle dans celui-ci de lacustres et de riverains. Afin d'illustrer mon propos, j'ai téléchargé une photo de la Tamise. Je ne crois pas que je l'aie jamais montrée sur Vraie Fiction celle-là, même si elle date un peu (de l'été 2013). Alors donc, les lacustres et les riverains... Ca n'a l'air de rien, mais de vivre près d'une rivière ou d'un lac c'est une grande différence (ou sur une île, mais ça c'est une autre histoire). Je vis présentement dans une petite ville qui longe la Tamise. J'ai grandi à Chicoutimi, une ville qui longe la rivière Saguenay. On me demande parfois de par mon accent si je viens du Lac, mais en fait je viens bien entendu de la rivière, cette rivière si large qu'elle pourrait être un fleuve. Une rivière, c'est en mouvement, tranquille ou pas. C'est une ligne qui va d'un point à un autre sur la carte, qui sépare une rive d'une autre. La rivière nous force à se déplacer et je crois incite au voyage, sinon à l'errance. Je me demande parfois si ce n'est pas la rivière qui m'a influencé à m'expatrier. On suit une rivière comme on suit une route et comme une route elle finit toujours pas mener ailleurs, dans le vaste monde.
Alors qu'un lac, bien c'est plus stagnant, un lac. C'est en général plus tranquille aussi. C'est un point fixe, il ne sépare pas la terre comme le fait une rivière. On marche autour du lac, on le contourne, on peut partir d'un lac, on peut aller à un lac, mais il y a toujours ce point fixe dans l'espace. Un riverain peut avoir vécu à n'importe quel endroit longeant la rivière, la Tamise traverse bien des villes et des villages anglais, Chicoutimi n'est au fond qu'une ville parmi d'autres le long du Saguenay. Mais un lac, c'est autre chose: on dit de quelqu'un qu'il vient DU Lac, qu'il est Jeannois. Les lacs poussent les lacustres à la sédentarité. Ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose: être constamment en mouvement épuise et puis il y a des limites aux charmes de la vie bohémienne.
Bien sûr, tout ce que j'ai dit plus haut est tiré par les cheveux. Je me serais retrouvé en Angleterre même si j'étais du Lac, et non pas du Saguenay. Mais on peut se permettre de s'amuser un peu sur un blogue qui s'appelle après tout Vraie Fiction.
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