Friday, 23 September 2011

Pastorale (récit satirique)

Ce billet ressemble un peu à celui-ci. Je fais ici une confession: j'ai toujours trouvé, depuis au moins le secondaire, que le métier d'animateur de pastorale était le plus profondément crétin du merveilleux monde de l'éducation au Québec. J'espère que je ne choque personne. Je ne me rappelle pas avoir rencontré une seule fois un animateur de pastorale (ou une animatrice) qui n'était pas un dévot béat sans éducation. Je trouve la dévotion béate pathétique en général, mais celle d'un homme ou d'une femme qui ne voit pas plus loin que les clichés de son catéchisme. Dans tous les cas, ce n'est pas la place de l'école de faire la promotion d'une foi, alors l'animateur de pastorale n'a pas plus sa place là

Il y en avait un notamment, que j'ai vu durant tout le secondaire et qui était un ami d'un ami. Il jouait de la guitare et chantait Dieu et me tapait royalement sur les nerfs. Au moins il avait des sensibilités environnementalistes, mais ça ne change rien  au reste. À la fin d'un cours de religion en secondaire 2 passée en pastorale (ça permettait de remplir une heure à apprendre absolument rien), l'animateur de pastorale avait pris une petite chandelle parmi tout un paquet et l'avait allumée sur le cierge pascal qui était dans le local, disant un truc comme: "moi je n'ai pas peur de me faire juger, je prends ma lumière de Dieu" ou un truc du genre. Enfin bref, Dieu l'allumait. Tout le monde s'est regardé, l'a regardé, se demandant où il voulait en venir. Il avait dit ensuite: "n'ayez pas peur non plus". J'avais trouvé l'heure particulièrement stupide, j'en avais plein ma claque, pour la première fois je me demandais ce que Dieu avait à faire de pareil twit dans son troupeau. Je voyais où il voulait en venir: il voulait qu'on allume la petite chandelle pour montrer que nous aussi, on acceptait Dieu dans notre coeur, ou whatever. Alors je me suis levé, j'ai pris une chandelle, l'ai allumée sur le cierge en disant: "faut bien que quelqu'un le fasse pour qu'on en finisse". Les autres ont suivi, l'animateur de pastorale avait les yeux comme deux ronds de flan. Il a dit par la suite que j'étais "quelqu'un de lumineux". J'aurais pu dire que je n'avais qu'allumé une chandelle parce que je savais que c'était ce qu'il voulait qu'on fasse, pas parce que je pensais que ça avait une signification profonde. J'ai simplement haussé les épaules. Amusant quand même, les plus ardents croyants de mon adolescence ont contribué à la déconversion.

1 comment:

  1. Notre animateur de pastorale était vraiment pas mal, même nos profs de religions étaient assez marrants sauf que je ne suis pas plus croyante.

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