Tuesday, 28 June 2011

Coulées et peurs enfantines

Mon petit frère est présentement à Chicoutimi où il se promène dans le quartier de notre enfance et les coins où l'on se tenait était jeunes. C'est du moins le cas à en croire ce qu'il écrit sur Facebook. On est tous un peu nostalgiques dans la famille et Chicoutimi je crois s'apprécie plus quand on est nostalgique. Sinon c'est un peu gris et beige. Donc, j'apprends via Facebook qu'il est allé se promener dans les coulées près des polyvalentes chez nous, où il n'a "pas rencontré de maniaque".

Je ne sais pas si c'était la même chose partout au Québec, mais à Chicoutimi, les "maniaques" étaient les croquemitaines de notre enfance. En fait il y avait pleins de légendes urbaines qui couraient sur les maniaques. Je ne savais pas ce que le mot voulait dire, j'imaginais toujours un genre de grand homme émacié portant de vieux vêtements. Pour une raison quelconque, on croyait que "les maniaques" vivaient dans les coulées. L'ennui, c'est qu'il y en avait pleins et au moins une sur le chemin de l'école. Les coulées étaient donc des lieux mystérieux et terrifiants. Ils étaient aussi désespérément proches, ce qui me donnait un frisson d'unheimlich à chaque fois que j'en voyais une de loin. Si jamais j'écris une histoire d'horreur qui se passe à Chicoutimi, elle va se passer dans une coulée.

1 comment:

  1. Moi, j'imaginais les maniaques plus comme des punks/junkies vieil ado/jeune adulte, froque de cuir, sales, émaciés un peu et au regard affamé.

    En plus, les coulées sont non seulement des boisés, mais des gouffres aussi, donc des passages vers les mystérieux et sinistres mondes souterrains en plus de l'outre-monde des esprits associé aux forêts. C'est comme un deux-pour-un fantastique.

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