Surprise, surprise, les évêques sont "préoccupés" par les cours d'éthique et d'éducation religieuse au Québec. Sauf que oups, on savait déjà. L'ennui, c'est que peu importe comment on pourrait améliorer les cours (et il y aurait certainement moyen de les améliorer, notamment en parlant franchement des courants de pensée non religieux), les curés ne seront jamais satisfaits du contenu. Ce qu'ils veulent, c'est un retour au petit catéchisme d'avant mon temps, même si mon temps était déjà assez (trop) pénétré de frilosité catholique. Minable.
Je signalerais en partant une petite hypocrisie (toute petite, je vous jure) de leur part: ils se plaignent de la formation des enseignants. Pourtant, ce n'est pas comme si les enseignants de mon époque pas si lointaine étaient des modèles d'érudition chrétienne. Ils faisaient dans le christianisme intuitif et y allaient aux fausses perceptions. Oh, bien sûr, on nous racontait souvent les évangiles comme des faits avérés. C'est vraiment pire maintenant? Juste une question comme ça.
En fait, c'est pas vraiment génial. Côté neutralité laïque, ça vas. Par contre, une partie de leur curriculum touche à des trucs philosophiques comme l'argumentation, la dialectique, la notion d'éthique.
ReplyDeleteMais les enseignants n'ont aucune formation en logique, en philo ou en éthique.
Alors ça donne de la crotte qui espère empiéter sur les cours de philo au cégep.
C'est plein de défauts je n'en done pas, comme tout le programme du secondaire d'ailleurs et, comme tout cours au secondaire, la formation des maîtres laisse fortement à désirer. Cela dit, c'est un moindre mal comparé aux cours de dogmes catholiques qu'on avait, surtout que les enseignants ne connaissaient RIEN aux dogmes qu'ils enseignaient.
ReplyDeleteA mes yeux, le cours d'ECR devra être repensé et amélioré.
ReplyDeleteEn effet, découvrir d’autres religions, avec autant de détails, jette la confusion dans l’esprit des enfants et, par comparaison, cela ne peut que renforcer la religion traditionnelle et majoritaire.
Les évêques l’ont bien compris ! C’est même, à mes yeux, le but hypocrite de ce cours : tenter de compenser le déclin du catholicisme, la déconfessionnalisation et la laïcisation croissantes de la société … Initialement, en effet, il devait être fait mention de l’existence de conceptions non religieuses. C’était un minimum, par simple honnêteté intellectuelle. Or actuellement, même la mention de l’athéisme est supprimée, comme si c’était une abomination !
Dans un souci de neutralité et dans le but de réduire les inégalités socioculturelles, l’école, via le cours d’ECR, devrait compenser l’influence des parents, certes légitime et constitutionnelle mais unilatérale, par une DOUBLE information minimale, objective et non prosélyte : d’une part, au cours d'histoire, ou lors d’un cours de philosophie, sur le « fait religieux » ET d’autre part, sur le « fait laïque » (l’humanisme laïque, ses principes de libre examen, d’esprit critique, d’autonomie et de responsabilité individuelle, ses valeurs universalisables - puisque bénéfiques à tous, telles que le respect de la dignité humaine -, ses options, ses objectifs, la spiritualité laïque, …, actuellement occultés).
Cela permettrait enfin à chacun de choisir ses convictions philosophiques OU religieuses en connaissance de cause, aussi librement que possible, d’accepter la différence enrichissante de l’autre et de tendre ainsi vers une réelle citoyenneté, fondée un meilleur « vivre ensemble ».
Michel THYS Waterloo en Belgique. michelthys@base.be
http://michel.thys.over-blog.org
Hé Michel, ça fait toujours plaisir de savoir qu'on a un nouveau lecteur. Je suis en général d'accord avec ce que vous dites. Comme je l'ai dit, ce cours a beaucoup de défauts, notamment sa timidité (mauvaise volonté?) face à l'athéisme. Ultimement, je préfèrerais un cours plus distancié envers toutes les religions. Cela dit, c'est un moindre mal comparé aux cours de religion que j'avais il y a quinze ou vingt ans.
ReplyDelete@ Michel THYS
ReplyDeleteVoici NOTRE réalité Québécoise:
« Rappelons que l’article 41 a été modifié par l’adoption de la Loi 95 en juin 2005. Cette loi a pavé la voie au cours d’éthique et culture religieuse. Pour imposer ce cours, la Loi 95 abolit en pratique la liberté de choix des parents :
1. en abrogeant l’article 5 de la Loi sur l’instruction publique ;
2. en modifiant l’article 41 de la Charte québécoise.
Cette Loi abroge également l’article 20 de la Loi sur l’instruction publique, qui prévoyait la liberté de conscience pour les professeurs en matière d’enseignement de cours à contenu moral ou religieux. »
La suite:
http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2008/11/larticle-41-de-la-charte-des-droits-et.html
p.s.
A part sous une dictature, où retrouve-t-on ce genre de lois dans l’histoire ?
@Sébas- Juste quand je commençais à devenir très critique envers le nouveau cours de religion à cause des récents développements sur son approche multiculturaliste, vous me faites rappeler pourquoi j'étais et suis encore d'accord avec son imposition. Il doit être modifié radicalement, mais abrogé? Remplacé par les cours de religions catholiques/protestants de mon époque pas si lointaine (j'ai 32 ans)? Absolument pas!
ReplyDeleteL'école n'est pas l'appendice de la famille, c'est un milieu où les enfants apprennent à vivre en société. Elle n'a pas à servir de béquille pour transmettre la foi des parents. Les désirs particuliers des parents n'ont pas à dicter le contenu des cours. Et on ne peut sérieusement enseigner aux enfants des croyances particulières comme des faits avérés. L'école peut enseigner le fait religieux, mais comme un phénomène culturel, avec toute la distance et la neutralité que cela implique, et se doit également de faire primer les faits scientifiques et historiques sur la foi en toutes circonstances. Ce qui veut dire que l'évolutionnisme doit être enseigné, pas le créationnisme, que les récits des évangiles ne peuvent pas être présentés comme des histoires vraies, etc. Quand la foi se trompe, il faut le souligner.
Quant à vos comparaisons avec une dictature, c'est du pur délire de persécution. Je vous rappelle que le Québec est une société laïque, que ses citoyens ont choisi cette laïcité. L'école doit refléter un peu cela, pas les voeux des croyants zélotes.