Un réactionnaire bien de chez nous

Je me plains souvent ici des intégristes religieux de toutes sortes. Un article paru aujourd'hui dans cyberpresse m'a rappelé qu'on a aussi, au Québec, des intégristes. Enfin, intégriste, le mot est peut-être un peu fort, mais réactionnaire semblerait indiqué. Je n'ai rien contre la religion, en général et je ne suis pas particulièrement anticlérical, mais ce genre de nouvelles me rappelle pourquoi j'ai perdu la foi et pourquoi je me méfie des curés. Son Éminence avait fait un passage remarqué lors de la commission Bouchard-Taylor, où il avait déjà parlé de son souhait de réévangéliser le Québec. Son Éminence, voyez-vous, est un onctueux passéiste: il trouve qu'on ne croit plus assez et il blâme notre incroyance et notre apostasie pour tout ce qui va mal au Québec. Or, le Québec a peut-être son lot de problèmes aujourd'hui, mais revenir à l'époque où l'État et le monde de l'éducation avaient des relations tellement étroites avec l'Église que l'on pourrait les qualifier d'incestueuses ne les règlerait en rien. Si on a rejeté l'Église et Dieu, c'est peut-être qu'on avait de bonnes raisons, et que l'on ne peut pas bâtir des valeurs communes, enseigner des vertus civiques à nos enfants en se basant sur ce qui demeure invérifiable. Je soupçonne son Éminence de vouloir exorciser le Québec de sa laïcité. Manque de chance, c'est un démon dont la plupart de mes compatriotes s'accomodent fort bien et c'est tant mieux.